SeaOwl a pris les commandes depuis le campus de Polytechnique à Saclay (Essonne) d’un navire de 3 000 tonnes qui a évolué dans la rade de Toulon.

Baptisé ROSS (Remotely Operated Service at Sea), le projet est soutenu par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et partiellement financé dans le cadre du Programme des Investissements d’Avenir (PIA). D’un coût total de près de 13 millions d’euros, dont 4 déjà engagés, il est soutenu à ce titre à hauteur de 2 millions d’euros, en subventions et avances remboursables en cas de succès commerciaux.

Pour la liaison satellite sécurisée, SeaOwl travaille avec Marlink, l’un des gros challenges étant la résilience face à la menace cyber , la fiabilité de la liaison et le temps de latence, qui doit être réduit au maximum pour limiter l’écart entre la réception des informations (en particulier les images) au centre de contrôle, les ordres donnés par l’officier en charge du pilotage et leur arrivée sur le navire.

« La décision revient à un humain. On a bien toujours un équipage, et un commandant avec des galons, mais ils sont à terre », selon Xavier Genin, le PDG de SeaOwl (1.400 salariés, 92 millions d’euros de chiffre d’affaires). « Il y a quatre grands niveaux d’autonomie dans le maritime, nous sommes ici au niveau 3, donc avec navire télé-opéré et équipage à distance. Le navire complètement autonome, au niveau 4, demande, lui, beaucoup d’intelligence artificielle, et prendra beaucoup de temps à certifier. »

La Direction des affaires maritimes a signé le permis de navigation du bateau, aux côtés de la ministre de la mer, Annick Girardin, invitée à Saclay pour la démonstration.

Le concept intéresse fortement des majors du secteur pétrolier, dont un grand groupe français…

Selon les études réalisées par SeaOwl et ses partenaires, le temps d’utilisation d’un tel système, s’il dépend évidemment de la configuration du champ offshore (profondeur des installations, nombre de puits…), serait important, de l’ordre de 150 à 180 plongées de ROV par an. Avec des opérations plus ou moins longues selon les missions, allant de quelques heures pour la maintenance d’une tête de puits à plusieurs jours pour l’inspection des pipelines.

 

15
Septembre
2020